Appelée par son frère au chevet de leur père dont la mémoire s’effiloche, Isabelle revient dans la maison familiale. Dans ce village des Alpes qu’elle a fui dès qu’elle a pu, Isabelle voit réaffluer ses souvenirs, les plus anciens avec un père taiseux, distant, qui laisse échapper une violence diffuse et les plus récents d’un homme aimé et trop tôt disparu.

Son frère qui assure depuis toujours une assistance du quotidien auprès de leurs parents, apparaît alors peu à peu comme celui qui a sacrifié sa vie pour qu’elle puisse vivre la sienne.

Alors que la fin approche et que sa mémoire s’en va, leur père devient de plus en plus celui qu’ils auraient voulu avoir, et peu à peu la mémoire remonte, des révélations se font jour pour enfin conduire vers une réconciliation.

Avec cet art du choix des mots précis et poétique, Gaëlle Josse nous emporte dans cette histoire familiale qui nous rappelle qu’au sein de chaque famille malgré nos souvenirs communs et les nombreux moments partagés, chaque membre d’une famille demeure une énigme pour les siens.

« Ton père a une épine dans le cœur, Isabelle, ça l’empêche de vivre et ça le rend invivable, c’est tout […] il ne parvient pas à traverser sa propre nuit […] On ne sait rien des autres, accepte-le. »

Julie