Sylvie Le Bihan

Les sacrifiés

  • Denoël - 378 pages - 20€

Juan Ortega porte un nom connu de tous dans l’Andalousie des années 1920, fils d’Adolfo, fidèle peon du grand matador Ignacio Sanchez Mejias, son destin orchestré en sous-main par sa mère le conduit vers les cuisines. Celles du grand maestro Ignacio dont il devient le cuisinier attitré. Quand celui-ci décide de quitter femme, enfant et situation en Andalousie pour rejoindre sa maîtresse, Encarnacion, à Madrid, Juan est du voyage. Au premier regard, le jeune cuisinier tombe fou amoureux de la jeune danseuse de flamenco. Dans l’appartement madrilène, Ignacio, Encarnacion et leurs amis parmi lesquels Federico Garcia Lorca mais aussi Salvador Dali, Luis Buñuel sont en train de créer un mouvement littéraire avant-gardiste nommé la génération de 27. Mais rien ne dure, les temps s’assombrissent et la République vacille sous les coups des phalanges franquistes.

Les sacrifiés est un roman d’apprentissage addictif et instructif. À travers les yeux du jeune Juan défilent les grands changements de l’époque, ces grandes figures aussi et notamment celle de Federico Garcia Llorca. C’est aussi une histoire d’exil, d’amour, d’amitié. Enfin, c’est une ode au mystérieux duende défini par Lorca comme « le génie du peuple andalou et l’âme espagnole ».

« En une seule image, [Federico Garcia Lorca] parvenait à brosser la violence et l’absence de beauté du monde moderne. En une strophe, il symbolisait l’audace et la nécessité de la poésie face à ce fracas. Juan eut l’impression que ces mots lui étaient destinés, que Federico ne s’adressait qu’à lui, le petit commis perdu dans un univers qui ne lui laissait pas de place. Il lui sembla que le poète aspirait à le tirer de la boue et du grésil pour lui faire respirer un air pur, débarrassé des préjugés de classe, du rôle illusoire de l’intelligence dans la poésie, et de la fatalité d’un destin de misère. »

Julie

Réserver le livre