Dans cette nouvelle bande dessinée, David Sala raconte l’histoire de sa famille marquée par deux héros : ses grands pères, républicains espagnols et résistants.

Le grand-père maternel : Antonio Soto de Torrado, coiffeur avant de s’engager auprès de l’armée républicaine, dénoncé par son oncle il part se réfugier en France, la terre de tous les espoirs… Il sera interné au camp d’Argelès-sur-mer, avant d’être fait prisonnier par les allemands, interné au stalag et déporté au camp de Mathausen. Il en sort vivant en mai 45. Des années plus tard, allongé dans un lit d’hôpital :

«¿Que te dijo este cabron? Il a dit que j’allais mourir, c’est ça ?

Et bien tu peux lui dire qu’il n’y connait rien, que je ne vais pas mourir !

Va lui dire que je ne mourrai pas avant Franco ! »

Antonio Soto de Torrado est mort 6 mois après la mort du Caudillo.

Le grand-père paternel : Josep Sala, a tout juste 20 ans quand il passe la frontière espagnole après la défaite des Républicains, il est enrôlé dans la compagnie des travailleurs étrangers avant de rejoindre un groupe de résistants dans le maquis, arrêté et sur le point d’être fusillé, il s’enfuit en courant avant d’être soigné et caché dans une ferme.

En choisissant de raconter leurs histoires à travers le prisme de son regard d’enfant et d’adolescent, David Sala signe son œuvre la plus personnelle, réussissant à convoquer ses deux figures tutélaires tout en y associant toute la nostalgie de ses souvenirs d’enfant né dans les années 70, des pulls jacquard aux papiers peints colorés, du poste de télé en noir et blanc à la découverte du rap américain. Un album époustouflant tant par sa virtuosité graphique que la délicatesse du récit. Juste splendide !

Claire